El Calafate et le Perito Moreno… ou pas !

El Calafate, Torres del paine, Perito Moreno

Nous quittâmes donc notre petit paradis de El Bolson pour nous rendre à El Calafate.

El Calafate :

El Calafate est une petite ville qui a poussé près du lac Argentino dans les années 1930, en 2000 elle ne comptait que 4000 âmes aujourd’hui plus de 20.000 !
La principale raison est qu’elle offre l’accés le plus proche à l’entrée sud du Parc National de « Los Glacieres » et au fameux glacier « Perito Moreno ». El Calafate est donc en pleine expansion, boostée par l’afflux massif de touristes.

Bien conscients de faire partie de cette masse touristique mais désireux d’éviter au maximum les circuits organisés (y en a marre d’être pris pour des moutons, il y en a beaucoup en Patagonie et parfois j’ai l’impression que certains argentins les confondent avec les touristes) nous cherchons toutes les informations permettant de voir des choses par nous-mêmes.

Première technique, demander au personnel de l’auberge. Dans ce cas, ce fut très facile car une personne de l’auberge est chargée de briefer les nouveaux arrivants sur toutes les possibilités de tours organisés.
Ça donne une bonne idée de ce qu’il y a à faire dans le coin. Par contre dès que Clément commence à poser des questions pour connaitre les choses à faire par nous-même, ça coince ! Hé oui ils sont copains mais jusqu’à un certain point. « Si tu ne veux pas me prendre de tour, je ne vais pas toucher ma commission dessus donc laisse tomber… »

Deuxième technique, faire un tour en ville et comparer les agences. On sait jamais on peut tomber sur un bon plan :-) . Résultat, pas de bon plan, toutes les agences proposent les mêmes choses (les même noms pour ne pas perturber) au même prix (au peso près, pourquoi se faire concurrence?).

On se rend bien compte en baladant que la ville est uniquement là pour le touriste, c’est un enchaînement de boutiques de souvenirs, de restaurants et d’agences de tours organisés.
Bon OK pas de soucis, ils font leur beurre c’est normal, nous on va prendre nos chaussures et c’est parti on va sortir de El Calafate pour se perdre.

Le lendemain nous décidons donc de descendre vers le lac et de le longer, il y a des marécages où de nombreux oiseaux font une halte, nous avons même pu voir des flamants roses. Ceux-ci ne semblaient pas perturbé par la construction d’une route à 4 voies longeant les lagunes. Le tracé de la route permettra aux voitures de jouir d’une superbe vue, malheureusement elle coupe allègrement à travers, asséchant une bonne partie des marécages…

On quitte les rives du lac pour prendre un peu de hauteur et avoir une vue d’ensemble sur El Calafate. Nous traversons le centre et ses boutiques pour gagner « la banlieue », ici plus de goudron uniquement des routes de terre, les habitants que nous croisons nous regardent bizarrement. J’ai l’impression de lire dans leurs yeux « Qu’est ce qu’ils font là les touristes? Ils se sont perdus? il faut les ramener au centre… » Nous continuons de grimper sur le flanc de la montagne en sortant de la ville.
La vue est magnifique, El Calafate est posée au bord de ce lac et parait bien seule au milieu de cet immense espace sauvage et hostile. Nous voulons continuer de monter mais des barrières aux messages explicites nous en dissuadent.
En fait la montagne et ses versants sont privés, c’est quelque chose qui nous a marqué en Patagonie, il y a d’immenses espaces vides qui sont clôturés et donc privés (ce sont des estancias: immenses exploitations agricoles…mais peu exploitées).
C’est un peu frustrant car on se demande ce que le propriétaire peu bien faire d’une montagne entière…

De retour à l’auberge, on consulte nos e-mails, Manon et Ronnie deux amies marseillaises vont nous rejoindre dans 2 semaines en Bolivie et il nous reste tant de choses à voir avant d’arriver à Ushuaïa et de remonter pour les rejoindre. On s’attèle donc toute la soirée à préparer un programme au jour le jour afin de rentabiliser au maximum le temps disponible, chose que l’on avait pas fait depuis le départ.
Évidement quand on prévoit dans la précipitation on fait des erreurs. Nous réservons donc encore un de ces maudits tour organisé pour le parc de « Torres del Paine » car nous voulions absolument le faire…

Torres Del Paine :

Le parc ce situe à 4 h de route d’ El Calafate, nous nous levons donc très tôt et la journée se révèle n’être qu’une succession de déceptions (OK j’y vais un peu fort…).

On traverse donc la frontière Chilienne pour accéder au parc, ils nous faut donc changer de l’argent pour payer l’entrée. Seulement, l’unique boutique de change du coin prend une commission hallucinante, près de 25% de la somme. Ça commence …
On quitte alors le bus pour rejoindre… un autre bus, alors que le vendeur nous avait bien précisé « vous serez dans un 4X4 de maximum 6 personnes » et là on était 15 parfait…
Le parcours continu, on rentre dans le parc et le relief déchiré des « Torres » apparait (masse granitique s’élevant à plus de 3000m et vielle de 12 millions d’années). C’est très impressionnant, le bus parcours quelques kilomètres pour nous arrêter à un beau point de vue avec un lac en premier plan. Mais 3 autres bus sont déjà sur place, c’est reparti, on est de nouveau dans la masse même perdu au milieu de nulle part. Je commence à ne pas être bien car je sais qu’on va se suivre toute la journée et ce fut le cas.

Nous avons traversé des paysages superbes (voir les photos), mais l’enchaînement « monter dans le bus, prendre la photo avec tout le monde aligné, remonter dans le bus » ça désenchante tout.
Je pense avoir insulté le vendeur de tours toute la journée.
Il y a quand même eu un moment ou nous avons fait une petite ballade pendant 1h30 tout seuls, très bel endroit sauf pour la végétation qui a brulé en 2005 suite à la négligence d’un randonneur et de son réchaud (10% du parc brulé). Il faut dire que les vents sont très violents dans cette partie du parc. Comme dis le guide (chauve) « Il faut tenir ses cheveux « !. Cette partie était cool on a bien rigolé.

En fait on a très mal calculé notre coup, pour ce tour on aurait du prendre nos affaires et trekker quelques jours dans le parc pour rentabiliser le prix d’entrée. Le chauffeur te pose où tu veux pendant le parcours et te récupère 2 à 5 jours plus tard. Mais bon on avait pas le temps…

Nous retournons vers l’auberge un peu amers en se jurant de ne plus jamais, jamais prendre un tour (il nous faut un peu de temps pour comprendre apparemment mais là c’est bon ! ).

Le lendemain nous avons renoncé à voir sa majesté le « Perito Moreno » en voyant l’argent qu’il fallait de nouveau débourser… Ne peut-on pas apprécier la grandeur de la nature de la manière la plus simple possible? Avec nos yeux, sans toujours dépenser de l’argent pour des services inutiles!
C’est peut être dommage mais on ne voulait pas de nouveau prendre un bus à un prix de touriste pour faire 80km, payer de nouveau l’entrée d’un parc pour une seule journée et arriver sur une passerelle blindée de monde sans pouvoir balader dans le parc (on apprendra qu’il y a en fait plusieurs passerelles totalisant 4km de marche…) et en plus la météo était mauvaise.

Bon c’est un peu comme aller à Rome sans voir le Pape, mais c’est comme çà.
Nous avons quand même une idée derrière la tête, à notre prochaine étape nous auront accès à plusieurs glaciers beaucoup plus grands et totalement gratuits.

Adios EL Calafate !