Lac Titicaca (1), Copacabana & la isla del sol

Apres les températures tropicales de l’Amazonie Bolivienne nous revoilà à plus de 3700m avec un climat qui ravirait les pingouins. En écrivant ces lignes je ressent encore le froid me contracter tous les muscles du dos et me faire goutter du nez. Notre pauvre corps ne doit plus savoir où il en est, en 5 mois de voyage il a déjà eu droit à 3 étés et 5 hivers . Vivement le chaud de l’Équateur et de ses plages !

Mais avant il nous reste tout de même de très belles choses à voir et je dois avouer que la vue depuis les rives du lac est superbe.
Ses pentes recouvertes de blé aux reflets d’or où les femmes multicolores travaillent dans les champs entourées de quelques lamas tranquilles, constituent un paysage envoûtant, presque hors du temps.
Le lac est immense et on ne distingue parfois pas l’autre rive, il fait environs 200 km sur 65 km.

Copacabana

Nous avons voyagé en bus pendant environs 4 heures depuis La Paz avant de faire un petit tour sur une barque pour rejoindre Copacabana (même nom que la plage Bresilienne mais sans les bikinis).
La ville est jolie mais pas exceptionnelle, par contre elle a une magnifique église. Nous arrivons un jour de fête (ça nous arrive souvent en ce moment, il faut dire qu’ils font la fête presque tout le temps ces gens). A noter que cette fois c’était les autos qui recevaient la bénédiction du prêtre passant entre les taxis, ambulances et autre  mini-vans entassés sur le parvis de l’église.

Nous posons nos sacs à l’hôtel et partons faire un tour dans la ville, celle-ci est uniquement axée sur le tourisme. Ici se succèdent les restaurants, les bars et les agences touristiques.
Près du port nous rencontrons une famille de francais avec leurs enfants, ils voyagent depuis deux ans et ont rejoint le continent sud americain en voilier pour le traverser en mules (attention l’aventure!! en comparaison on est des petits joueurs). Ils travaillent sur la route et avancent petit à petit, Bravo !

Isla Del Sol

Le lendemain nous cherchons le moyen de visiter l’ »Isla del Sol » mais aussi les îles flottantes du Pérou de l’autre côté de la frontière.
Au vu des prix boliviens très bon marché, on se dit que de tout reserver de ce côté serait une bonne affaire car au Pérou c’est plus cher. Nous revoilà donc parti pour réserver un tour, grossière erreur (ne pas prendre les tours même si ça parait plus simple!).

Une fois l’agence choisie nous grimpons sur une des collines surplombant la cité et offrant un superbe panorama sur le lac.

Nous redescendons pour dîner et pour payer l’agence qui nous rajoute 60B$… soit disant nous n’avions pas bien compris le prix. Il est trop tard pour changer, c’est la dernière agence encore ouverte (ca commence…).
Le lendemain nous quittons donc le port pour rejoindre l’île où naquit le soleil selon les croyances Incas.
Le bateau nous dépose dans la partie nord où nous pouvons visiter quelques ruines puis c’est parti pour une petite randonnée de 8km jusqu’au sud de l’île où le bateau nous récupérera.
La balade le long des crêtes de l’île est très belle mais relativement difficile. Le soleil tape fort et nous passons plusieurs cols de plus de 4000m. D’autant plus que nous avions traîné au nord, nous laissant juste assez de temps pour redescendre.
Une petite chose agaçante, ce sont les 3 péages le long du chemin (15B$, 10B$, 5B$) autant faire tout payer à l’arrivée sur l’île.
On a parfois l’impression d’être des vaches à lait, mais bon c’est pas excessif et ça va directement aux communautés qui vivent ici. Néanmoins on en a pris plein les yeux et nous regagnons le bateau sagement ancré.

Le retour à Copacabana est accompagné d’une petite surprise.

En effet à l’heure de récupérer nos sacs à l’agence pour prendre le bus vers le Pérou nous devons de nouveau payer 40B$ de plus car la gérante prétend qu’un de ces prestataires a augmenté ses tarifs.
Devant notre refus, elle commence à piquer sa crise et éclate son téléphone portable sur la table. Nous lui demandons d’annuler et de seulement prendre le bus mais celle-ci n’a pas l’argent pour nous rembourser…
Le bus part dans 5min, on accepte finalement de payer pour ne pas rester bloqué une nuit de plus à Copacabana. Clément pas aidé par une petite insolation est au bord de l’explosion.
En montant dans le bus nous maudissons les tours et notre bonne idee d’en avoir pris un de plus .

Pour couronner cette fin de journée le passage à la douane nous permet de rencontrer notre premier fonctionnaire véreux. Celui-ci pretexte que le tampon d’entrée de Clément n’est pas valide et qu’il doit retourner à la frontière avec le Chili pour le faire modifier, incroyable … D’autant plus que nous avons exactement les mêmes tampons et qu’il ne m’a rien dit.
La fatigue s’accumule et Clément songe à retourner le poste frontière devant la mauvaise fois du douanier (mais ça n’aurait pas été une bonne idée avec les policiers tout aussi corrompus qui sont à coté…). Nous commençons à perdre espoir… Ne trouvant pas de solutions, Clément lui demande combien il veut pour apposer ce satané tampon de sortie sur son passeport… c’est 50B$, sale enfoiré !
Le billet sitôt posé sur la table, celui-ci disparait sous le coude rugueux de ce sale type et nous pouvons enfin quitter son bureau et la Bolivie.

Épuises nous arrivons à Puno côté Pérou où un bon lit nous attend.

A noter que plus tôt dans la journée un vieux chaman nous a demandé quelques pièces, devant notre refus il fit quelques gestes bizarres (sans blague), il nous a surement jeté le mauvais oeil…

Nous quittons donc la Bolivie avec un petit goût amer mais cela n’efface pas les 2 mois plus qu’exceptionnels que nous y avons passé.