Lac Titicaca (2), Les iles flottantes et les familles d’Amantani.
Nous sommes dans la ville de Puño qui bien plus grande que Copacabana. Ici le tourisme n’est pas l’activité principale et cela nous fais du bien d’être dans une ambiance urbaine quasi normale.
Le réveil est difficile après l’interminable journée d’y hier. Mais un beau lever de soleil aperçu depuis notre chambre et un copieux petit déjeuner nous redonne du baume au coeur.
On a changé de pays mais on ne le ressent pratiquement pas. Les traits des visages sont similaires, la langue est la même et ils ont la culture Inca en commun (avec le nord de la Bolivie). On verra surement des différences un peu plus loin…
Nous voilà reparti à l’exploration du lac Titicaca.
Cette fois du côté péruvien. Nous nous dirigeons vers le port où nous attend un bateau qui prendra la direction des îles flottantes, notamment « Urus ». Elles ont commencé à êtres construites au XIII ème siecles par les Indiens « Uros », qui ont disparus aujourd’hui, laissant leurs îles aux indiens « Aymaras » de Puno dans les années 50.
Véritable village sur l’eau au large de Puño, il est constitué de l’agglomération de plusieurs dizaines de petits îlots flottants. Une tourbe d’environs 1m d’épaisseur constitue la base et sert de flotteur à l’image d’un bouchon de liège. Elle est recouverte par plusieurs épaisseurs de roseaux spécifiques a cette partie du lac Titicaca. Ça bouge pas mal selon les endroits, on a peur de passer à travers. L’îlots que nous avons visité était situé à 12m au dessus du fond. Il accueillait 2 familles de 22 personnes.
Cette première partie de la visite prendra malheureusement vite des airs de « Disneyland Resort ». Après un acceuil chaleureux et une petite explication du fonctionnement de l’île, les personnes sont emmenées par les habitants dans leur petites maisons puis directement sur des stands d’artisanats, il n’y a aucune retenue on voit que le mécanisme est bien huilé. Clou du spectacle, nous sommes invités à monter à bord du « Mercedes-Benz » pour faire un petit tour, pure embarcation à touriste (vous verrez les photos) derivée des anciennes pirogues traditionelles faites en roseaux.
Nous refusons de monter à bord malgré l’insistance de nos hôtes (ça rapporte des sous = 10sol) et restons sur l’îlot pendant que d’autres touristes se font balader. J’en profite pour discuter avec le président de l’îlot (un jeune, tout les 3 mois la présidence change), il me confie que leur principale activité est maintenant le tourisme, alors qu’il y a encore 5 ans c’était surtout la pêche et un peu de chasse et d’agriculture. Mais il s’en rejouit car cela rapporte plus d’argent et améliore leur qualité de vie et celle de leur enfants même si cela change pas mal leur mode de vie…
Au moment de quitter l’îlot un autre bateau accoste est déverse de nouveau son flot de touriste et le spectacle recommence.
Nous comprenons alors bien que plus rien n’est authentique et espérons trouver un peu plus de simplicité sur l’île (en dur cette fois) d’Amantani où nous devons passer 2 jours et une nuit chez une famille.
Nous profitons des 4h de navigation pour observer des dizaines d’oiseaux et prendre le soleil tranquillement à l’avant du bateau (à l’écart du groupe).
Le ciel est magnifique au dessus du lac est les nuages qui nous paraissent si hauts habituellement sont à portée de main (ne pas oublier que l’on est pratiquement à 4000m d’altitude).
Avec un bon coup de soleil sur le pif nous arrivons enfin sur l’île d’Amantani avec ses vieux murs de pierres et ses petites maisons nichées entre les eucalyptus. L’île compte 10 communautés, soit environs 2000 habitants.
Rencontre avec nos hôtes sur Amantani.
Nous sommes accueillis par différentes familles et nous rencontrons Isaac et sa femme Rosalia qui nous hébergerons cette nuit. Isaac est très gentil et nous arrivons à discuter rapidement de manière naturelle. Un bon repas végétarien nous attend et la chambre est beaucoup plus confortable que ce qu’on attendait pour une île perdu au milieu du lac.
Nous passons 2 heures à faire connaissance avec nos hôtes qui sont plus qu’adorables puis partons visiter l’île. Sur un des sommets se trouve un temple dédié à la Pachamama. Le panorama y est magnifique et nous en profitons pour effectuer les 3 tours autour du temple (pour l’argent, la santé et l’amour).
Le soleil se couche, le lieu est propice à la réflexion et on laisse voguer nos pensées jusqu’à ce que le froid nous fasse redescendre (à la lumiere des lampes torches).
Nos hôtes nous attendent pour dinner, au menu soupe de quinoa et un plat de riz accompagné de différentes sortes de pattates et d’une galette de fromage de brebis. On se régale, tout les produits viennent du jardin à part le riz bien sûr. Clément retrouve même une des saveur de son enfance en dégustant quelques fèves avec Elisson.
Il nous reste maintenant une petite heure avant de rejoindre les autres invités pour une petite fête. Clément en profite pour faire réviser l’anglais et apprendre quelques mots de français à leur fille Leny (9ans) et moi je fais des tours de magie à Elisson le petit dernier (4ans). Une belle nuit sans lune nous permet ensuite d’admirer les étoiles. Le ciel est pur dû à l’altitude et à l’absence totale de lumière sur l’île (pas d’électricité), on discerne parfaitement la voie lactée d’un bout à l’autre de de la sphère céleste, c’est magnifique ! Les parents nous rejoignent et je peux leur montrer quelques constellations telles que la croix du sud ou le scorpion. Il ont bien aimé je crois.
Il est temps de rejoindre la petite salle de fête un peu plus haut dans le village. Tout le monde revêt ses habits traditionnels, nous compris ! Un poncho rouge pour Clément, un gris et noir pour moi ainsi que les fameux bonnets péruviens.
Lorsque nous arrivons l’orchestre est en place et la fête va commencer pour durer jusqu’à 1h du matin. On a conscience qu’elle est organisée uniquement pour les invités sur l’île mais l’ambiance est très bonne et les touristes comme les hôtes s’amusent au rythme des flûtes et des tambours.
Le lendemain nous quittons cette petite famille toute simple mais trés riche dans leurs coeur. On aurait préféré rester plus longtemps pour partager avec eux d’autres moments de leur quotidien mais le bateau nous attend pour rejoindre l’île de Taquile à 1h d’ici.
Le paysage de cette île est similaire à la précédente, nous ferons simplement une petite balade de 2h sur un joli sentier avant de déjeuner et de reprendre le bateau pour rentrer sur Puño.
Nous quittons le soir même ce lieu de légende qu’est le lac Titicaca en direction du climat plus doux d’Arequipa.
Infos Pratiques Amantani et Urus
• Marlon’s House, bien entretenu et plutôt agréable, parfait pour une ou plusieurs nuits. Compter 25sol par nuit. Il est situé à 5min du centre, pratique pour sortir. Wifi jusque dans les chambres, le petit dej est classique mais bon.
•Visite de Urus c’est la principale île flottante, le mode de vie est certes typique mais l’afflux touristique rend cela beaucoup mins authentique. Les gens vous présente leur culture comme une attraction… c’est dommage, mais très beau!
• Visite d’Amantani & Taquile ce sont les 2 plus grandes îles du lac, vous trouverez sans mal une agence vous proposant un tour sur plusieurs jours, comprenant le bateau, les repas et l’hébergement chez une famille d’une des îles. Compter 60sol à 150sol. Nous avons booké ce tour coté Bolivien pour payer moins cher (200B$).
J’ai ressenti le meme sentiment de malaise sur le lac titicaca. Completement indecent et artificiel. L’ile en effet parait un peu plus authentique, mais bon… C’est une question de temps. Quand j’y étais ils etaient entrain de construire un nouveau chemin. Je suppose que l’argent arrivant ca deviendra de plus en plus faux. Dommage.
Pour un peu d’authenticité autour du lac, mieux vaut passer par la rive nord, qui n’est pas du tout touristique, mais evidemment pas aussi confortable.
ahh c’est dommage, c’est ce que je me demandais justement si cette île était quelque chose d’encore assez authentique ou c’est devenu simplement un endroit tout organisé pour les touristes. Vous avez répondu à mon interrogation. Savez-vous par contre s’il reste encore des îles un peu plus difficile d’accès où il est possible d’y aller sans que l’organisation du village soit fait en fonction de l’activité touristique et de toute l’organisation structurée qui vient avec?
Depuis ces 10 dernières années, les 2/3 des revenus des îles flottantes proviennent du tourisme. On ne peut donc pas leur en vouloir de mettre des choses en place pour rendre nos visites agréables. Cependant, pour ceux qui comme nous, recherche l’authenticité et la découverte d’une culture sans trop d’apparats c’est un peu décevant, mais l’endroit reste magnifique est surprenant.
Pour répondre à ta seconde interrogation, je pense en effet que l’organisation des tours est ciblée sur certaines îles spécialement prévues pour cette activité. Le plus difficile est donc de trouver moyen d’aller sur des îles où la communauté vie d’autres activités comme l’artisanat ou la pêche. La recherche d’authenticité demande du temps, dépend souvent des rencontres que l’on fait et nécessite parfois d’un soupçon de chance .
Le voyage m’a beaucoup appris sur l’activité touristique, plus c’est accessible, plus c’est visible, plus c’est rodée et moins l’aventure est au rendez-vous… On est ravie les choses s’organisent vite et bien avec un tarif souvent avantageux mais le résultant est décevant.
Une fois encore il faut prendre le temps, expliquer au gens ce que vous cherchez et pourquoi cela vous intéresse. Je vous promet, ils seront curieux puis agréablement surpris de voir que vous vous intéressez réellement à leur mode de vie et pas simplement à une parade haute en couleurs. Nous avions agi de la sorte en Bolivie, à Rurrenabaque pour organiser, à notre sauce, une expédition de 5 jours en Amazonie pour rencontrer les peuples vivant sur les rives du Rio Beni. Cela reste l’expérience la plus forte du voyage et de ma vie
Profitez bien et venez nous raconter ! A+
Les paysages sont tout simplement magnifiques ! Continuez à nous faire rêver ! Bise de toute l’équipe du FC ZAR
magnifiques photos encore une fois, philou il va falloir que tu travaille ton look, ça commence à faire robinson crusoé! en plus tu mets des bonnets trop petits