L’histoire d’une ville de la vallée de Montmorency
Pour ceux qui veulent voyager, jouer et se détendre, la ville d’Enghien-les-Bains, enchâssée dans la vallée de Montmorency, possède de nombreux avantages à seulement 11km de la capitale. Notamment ses eaux sulfureuses grâce auxquelles elle conserve un statut privilégié d’unique station thermale d’Ile-de-France ainsi que de son célèbre casino. Voici l’histoire de cette ville hors du commun.
En 1689, le prince de Condé qui est alors seigneur des terres de Montmorency, obtient du roi l’autorisation de changer le nom de sa duché-pairie de Montmorency en celui d’Enghien. L’étang neuf de Montmorency évolue alors en l’étang d’Enghien.
En 1766, un prêtre oratorien de Montmorency, l’abbé Louis Cotte, découvre, alors qu’il se promène, un ruisseau « puant », s’avérant sulfureux, qui s’échappe à proximité du déversoir de l’étang d’Enghien. C’est ainsi que le premier établissement thermal est édifié en 1820.
Jean-Baptiste Peligot, administrateur de l’hôpital Saint-Louis, le rachète et fait aménager l’étang qui se transforme alors en lac, et la ville adopte sa devise mémorable : « Dant robur virtutemque fontes » (« Ces sources qui donnent force et courage »).
Quelques années après la Révolution (1789 – 1799), Montmorency retrouve son nom d’origine, mais l’étang garde le nom d’Enghien. C’est pourquoi, lorsqu’un hameau se constitue à cet endroit, on l’appellera naturellement le Hameau d’Enghien.
En 1823, on porte les eaux d’Enghien-les-Bains au roi Louis XVIII grâce auxquelles ce dernier guérit d’un ulcère à la jambe. La nouvelle se propage et la réputation de la toute jeune station thermale est établie. Le hameau devient petit à petit un bourg à la mode que, pour la bonne société parisienne, il est de bon ton de visiter.
En 1846, le chemin de fer du nord dessert la ville et met la station thermale à moins de trente minutes de Paris. Ainsi, de plus en plus d’habitants de la capitale viennent se promener aux abords du lac, prendre les eaux ou se divertir. La commune d’Enghien-les-Bains voit le jour en 1850, sous l’impulsion de la loi. Elle doit son nom à la seigneurie d’Enghien, non loin de Mons, en Belgique.
En 1863, les anciens thermes sont remplacés par un nouvel et vaste édifice de cures qui devient l’un des plus modernes et célèbres d’Europe. L’essor se poursuit sous le Second Empire où la fête est permanente et de nombreuses personnalités s’installent dans les luxueuses maisons construites au bord du lac.
Lors de la guerre de 1870, les Prussiens occupant Enghien-les-Bains y ont commis de grandes dégradations mais un hippodrome est inauguré en 1879.
En 1901, la construction d’un casino spectaculaire s’engage : la proue d’un immense voilier blanc qui s’avance sur le lac, avec salle de bal, théâtre, grotte artificielle, café.
La loi de 1907 autorise les jeux d’argent dans les stations thermales et balnéaires. Malheureusement, en 1914, la Première Guerre Mondiale met brutalement fin à la Belle Epoque. Un hôpital militaire est mis en place dans les bâtiments du casino qui a cessé ses activités habituelles.
Après la Grande Guerre, les réjouissances reprennent lentement mais les temps sont difficiles. En effet, en 1919, l’Assemblée Nationale vote une loi interdisant les jeux de hasard dans un rayon de 100 km autour de Paris. Suite à celle-ci, l’activité d’Enghien-les-Bains est sévèrement frappée jusqu’en 1931 où la loi est assouplie. Lors de la seconde guerre mondiale, la ville servira de cantonnement régulier aux régiments allemands de passage et sera le théâtre de violents affrontements entre les forces allemandes et la seconde division blindée du général Leclerc.
En 1946, le casino ré-ouvre ses portes. Les festivités reprennent et évoluent : le groupe Lucien Barrière obtient la concession de l’établissement thermal et du casino. Quelque temps après, il est autorisé à exploiter des machines à sous. Les recettes générées permettront en outre la restructuration des salles de jeux et la mise en place d’un nouvel établissement thermal de 13.000 m².
Enghien-les-Bains a conservé une architecture de station thermale typique du XIXe siècle et de la Belle-Époque. En explorant la ville, de nombreux édifices publics et maisons particulières reflètent le charme de la ville : châteaux néogothiques, chalets suisses, chaumières de style normand, villas néoclassiques avec leurs toitures Mansardé, immeubles Second Empire, ornementation et Art Nouveau.
Du 11 au 25 octobre 2013 se tenait à Enghien-les-Bains le tournoi prestigieux de poker World Series of Poker 2013. Organisé dans le casino Barrière, il a attiré des passionnés du poker venant des quatre coins du monde, avec un grand nombre de joueur s’étant qualifié sur PokerStars.fr.
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